Tout d’abord, je vous souhaite une très belle nouvelle année qui s’ouvre depuis quelques jours !
Merci d’être ici à mes côtés. Merci d’accueillir mes mots qui se cherchent, merci de co-créer cet espace d’entrainement pour moi et de libération intime qui j’espère trouve un écho en vous en rencontrant quelques émotions et traversées universelles…
Aujourd’hui je voulais vous parler du détachement, ou comment je suis passée du “on/nous” au “je” dans ma façon de m’exprimer.
L’histoire d’un “carré” m’enseignant les limites à poser
Lors d’une expérience intense, j’ai eu la vision d’un carré, comme un contenant, qui entourait chacune de mes pensées et de mes actes. Quelques heures durant, ce carré ne m’a pas lâchée. Autour de toute manifestation de mon esprit il apparaissait, comme une barrière marquant une limite à poser entre mes pensées, et l’extérieur.

J’ai mis un peu de temps à saisir où voulait m’emmener ce carré, et depuis plusieurs années je ne cesse d’y revenir :
Je dois mieux marquer la frontière entre moi, et les autres.
Un carré symbole de la limite, de la barrière, de la frontière, du contour.
Entre mes pensées, et celles des autres.
Entre mes actes, et les leurs.
Je ne suis pas l’Autre, il n’est pas moi.
Je ne peux pas deviner ce qu’il pense, il ne peut pas savoir pour moi.
Je ne peux pas le toucher sans lui demander, il me doit mon intégrité.
Nous voulons tous fusionner et être deux. Fondre ce “je” solitaire dans un “nous”.
Nous dit Irvin Yalom dans son film documentaire “La thérapie du bonheur”1
Petite, on m’a appris à surtout éviter les « moi-je »
Mais on a oublié de m’apprendre que ce n’est qu’en me fiant à mes propres sensations que je pourrais me déployer pleinement.
(Et être ainsi beaucoup plus agréable à vivre ?).
En m’éloignant longtemps du « je », j’ai fui ma responsabilité à devenir moi-même. En parlant en « on/nous », j’ai tenté de me fondre dans une « masse », de préférence celle qui a bonne réputation au regard de mon entourage. Je n’ai pas appris à écouter mes propres envies. À décider de ma vie.
Choisir un plat au restaurant a longtemps été très laborieux. Ne parlons pas de choisir un amoureux ou des amies.
J’ai longtemps eu peur de voir mon chemin singulier se déployer.
Peur d’assumer. Trop honte d’être moi ?
Suite à cette expérience du « carré » et d’autres apprentissages sur ma route, j’ai réalisé qu’en commençant à marquer mon territoire, ma limite avec l’autre, je pouvais à la fois me protéger de son intrusion et créer ma vie en faisant mes propres choix.
Apprivoiser ma solitude, et marquer mon territoire.
Je peux accueillir l’autre pour qu’il m’entoure, me soutienne, mais il ne sera jamais moi, je ne peux que rester où je suis, à mon « bout » de la relation. Et lui laisser son « bout » de la relation. Je ne peux pas deviner pour lui, ni attendre de lui.
Je suis seule à guider mes pas, à aller d’un point à un autre. Il ne peut le faire pour moi et je ne peux le faire pour lui. Je suis née seule et je vais mourir seule. Ainsi va la vie.
Alors, progressivement, je commence à marquer mon territoire, des limites et des barrières à l’intérieur desquels je peux exister pleinement, et cela me procure en fait beaucoup de liberté.
La liberté vit de la puissance des limites. Elle est ce jeu ardent, cette immense respiration à l’intérieur des limites. Sans la frontière que lui imposent les côtes et les falaises, l’océan noierait la terre et irait se perdre en trombes dans l’infini comme l’eau qui s’écoule d’une outre crevée.
Nous dit Christiane Singer dans son magnifique “Éloge de l’engagement, du mariage et autres folies”2
Oui je me sens de plus en plus libre car j’ai mon espace semi-clôt pour grandir, m’épanouir et créer. Libre car je fais des choix au lieu de m’éparpiller dans ceux des autres. Libre car j’en assume mieux les conséquences. Libre car je peux devenir, créer, faire, penser, dire, ressentir et écrire absolument comme je le veux !
Me détacher pour mieux entrer en résonance
Ainsi j’essaie de parler depuis quelques temps en « je ». Le « nous » ou le « on » me paraissant empiéter trop vite sur le territoire de l’Autre en supposant d’office que mon vécu peut aussi être le sien.
Et quand l’autre à son tour me parle en « je », je suis contente. Toute ouïe pour accueillir son récit qui me semble plus vulnérable, plus responsable et créateur.
Je pressens que mon chemin de « détachement » est la porte ouverte à une meilleure résonance avec ce qui m’entoure.
Me retrouver dans ma singularité pour être mieux et plus souvent encore « traversée » par la Beauté. Devenir moi pour mieux recevoir ce qui vibre à l’extérieur de moi : des mots, des voix, des mouvements - ceux d’un être, de la nature ou de toute autre création !
Alors voici ce que je me souhaite pour cette nouvelle année : détachement et résonance !
Dois-je me garder de vous souhaiter de même ? Peut être bien ! Je vous souhaite donc le meilleur de ce que vous vous souhaitez pour 2024 ;)
Et je vous dis à jeudi prochain,
Élise
Pour suivre mes activités yoga (retraites et ateliers), c’est par ici :
Film que je n’ai pas encore vu mais qu’on m’a recommandé ! J’ai aimé son roman autour de la thérapie de groupe “la méthode Schopenhauer”; et son ouvrage “Thérapie existentielle” me nourrit sur les thématiques qui font l’existentialisme : la solitude, la mort, la liberté et la quête de sens.
Son livre me bouleverse à chaque page. Je lis ce récit pour la deuxième fois - certainement pour me donner du courage, de l’espoir et du plaisir dans mon chemin d’engagement en couple ! - et il m’apporte tant. Je le recommande !
Merci merci pour ces mots qui résonnent en moi ♥️